Quel genre d'élève êtes-vous?
Je suis un animal destiné à une utilisation spécifique par l'homme et pour l'homme. Disciple, je suis l'enseignement que l'on m'impose. On dit que faire des études est un choix, mais il est influencé. Comme l'achat du pull crème que vous portez aujourd'hui. Il est terriblement laid d'ailleurs, mais il vous va bien. Voyez, ce sont vos revenus qui décident. Si vous aviez eu plus de moyens, vous ne seriez pas entré dans cette friperie en bas de chez vous, mais auriez plutôt fait un tour dans une boutique de luxe où vous n'auriez pas acheté une telle horreur synthétique. Si j'avais eu moins de moyens, je serais actuellement équipier polyvalent dans un fast food, en train de vous préparer un hamburger sans salade, mais avec un supplément de sauce à en juger par la tache que vous avez juste ici, oui là ! sur votre pull acheté dans cette friperie en bas de chez vous. Vous me suivez ? Ce raisonnement ne s'applique pas à chaque individu, bien entendu, mais dans nos deux cas, je suis certains que les choses auraient été comme je l'ai énoncé. Pour répondre enfin à votre question, je dirais tout simplement que je suis un penseur, un artiste et un chirurgien. Comme le penseur, je réfléchis et imagine donc j'ai la tête dans les nuages. Comme l'artiste, j'observe et je détaille donc j'ai les yeux posés sur le monde. Et comme le chirurgien, je suis sérieux dans mon travail et appliqué donc j'ai les pieds sur terre.  

Que font vos parents?
Ils se disputent, perpétuellement. Mon père est un requin dans les affaires, un bilieux et ma mère n'est pas plus tendre. Avocat et directrice, ils occupent des postes assez importants et le parfum capiteux du pouvoir les a peut-être rendu un peu fous. En tout cas, pas plus fou d'amour l'un pour l'autre, mais fous du luxe et de la bagatelle trop chère. Ils sont tous les deux diplômés, ont tous les deux le front éclairé et une petite fortune.  
[Grace Blair, 48 ans, directrice générale d'une agence de communication - Charles dit Charlie McKenzie, 50 ans, avocat d'affaires réputé]

Pouvez-vous nous dire quelque chose sur votre famille?
Notre arbre généalogique n'a plus beaucoup de fruits mûrs. Je dois bien être le plus jeune McKenzie, à ma connaissance. Du reste, je n'en connais pas assez. Je n'ai jamais été intéressé par cette science auxiliaire de l'histoire qu'est l'étude de la parenté et des générations. Tout ce qu'il faut savoir, c'est que nous sommes perçus comme des rentiers paresseux et snobinards. On jalouse sans aucun doute notre culture et notre héritage.

Racontez-nous une anecdote de votre vie.
L'amour, c'est un sentiment compliqué, vous ne trouvez pas ? Même les plus grands lexicographes ne pourraient l'expliquer correctement. Moi, je peux difficilement vous dire ce que j'ai éprouvé le jour où je l'ai vu pour la première fois, mais je vais essayer de faire de mon mieux.
C'était au lycée, à la fin du mois de septembre. Je n'avais qu'une amie, j'étais un peu l'étranger, le mec à éviter à l'époque. J'étais justement posé dans un coin avec cette amie, à discuter tout en dessinant dans mon agenda. C'était une page de notes vierge et je dessinais une rose, je m'en souviens très exactement. On parlait de tout et de rien, elle et moi étions tous les deux célibataires. Elle se disait philophobe ou croyait repousser les garçons et moi, j'avais des doutes sur mon orientation sexuelle. Ou plutôt, je savais, mais je n'étais pas prêt à l'afficher dans les couloirs du lycée. Déjà que des rumeurs circulaient dans tout l'établissement au sujet d'une certaine relation amoureuse entre moi et cette fille à qui je n'avais parlé que deux fois. Elle était lusophone, mais ça c'est une autre histoire. Je disais donc que je dessinais, jusqu'à ce qu'une tête vienne se poser sur mon épaule pour regarder ce que je gribouillais dans le petit cahier. Mon amie, Angelica, le salua tandis que je restais complètement tétanisé. Ses cheveux d'or sur ma nuque me donnaient des frissons et son parfum masculin, mélange de pomme récemment croquée et d'écorce d'arbre me montait à la tête. Il me complimenta et se présenta, disant qu'il était l'ami d'Angie et qu'elle l'avait invité à participer à notre petite conversation. Je ne fus pas contre, bien qu'un peu gêné. J'avais les joues si roses qu'ils crurent que j'avais trop chaud alors qu'il faisait bon et frais. Avant même d'avoir croisé son regard, avant même de connaître son nom, j'avais senti mon cœur faire un bond dans ma poitrine, comme pour me signaler que c'était lui.
Les mois passèrent et Jagger et moi étions devenus de très bons amis, mais rien de plus. Je m'en étais fait d'autres, dont Mary, une madame je-sais-tout, impulsive et susceptible. Au départ, je l'aimais bien, Mary. Mais je l'ai après longtemps jalousé. Jag était amoureux d'elle et moi, j'étais amoureux de Jag. Angie, elle, n'était toujours amoureuse de personne. Mary et Jagger se sont évidemment mis en couple. Personne n'avait encore connaissance des sentiments que je portais à l'égard de Jagger, ni du fait même que j'étais homosexuel.
Jusqu'à l'anniversaire d'Angelica. On l'avait fêté en retard, en mars plutôt qu'en février, puisqu'Angie était atteinte de la maladie de Crohn et qu'elle était complètement absente durant ce mois là. Elle nous l'a dit durant la soirée pyjama qu'elle avait organisé pour ses seize ans. En contrepartie, chacun a dû dire son secret le mieux gardé. Mary avoua ne pas être complètement amoureuse de Jagger, qu'elle trouvait trop opposé à elle. Je me suis emporté, et j'ai déclaré que si elle ne l'aimait pas, moi je l'aimais plus que le chocolat et les meubles chinés. Mary resta sans mot dire et Angie et Gree, une autre amie, affichèrent le même sourire se voulant à la fois tolérant et embarrassé. Un silence roi suivit mes paroles.
Je ne les ai pas revues depuis.
J'espère qu'Angelica va bien.
J'espère que Jag va bien.

Parlez-nous de vos inspirations et de vos ambitions? Pour quoi vous levez-vous chaque matin? Qui désirez-vous devenir ?
Je me suis perdu plus d'une fois dans le Royaume d'Utopie, rêvant d'un monde parfait. Mais j'ai su qu'une telle chose ne pouvait exister. La raison m'a fait sortir de ma songeuse torpeur. Aujourd'hui, je ne vis que pour vivre. Mon futur est flou, l'épais brouillard qui recouvre San Francisco semble s'être introduit dans mes pensées et me voilà indécis. Je ne connais pas mon futur, mais qui peut le prédire ? Ces gitans arnaqueurs qui dans leur caravane tripote une boule de cristal ? Non merci. Je préfère ne rien connaître, avancer sans reculer et un jour enfin, trouver mon chemin...
Je trouve l'inspiration un peu partout. Dans les nuages, dans les bouquins... Parfois même en entendant certains mots, comme bleu qui dépose un goût d'encre sur ma langue ou printemps pour un goût de bonbon. J'ai cette faculté que les autres n'ont pas, je pose un regard différent sur le monde qui m'entoure.


Vous avez sûrement entendu parler de Virtus Vincit. Qu'en pensez-vous? Et jusqu'à où êtes-vous prêt à aller ?
Qui n'a pas entendu parlé de Virtus Vincit ? Démiurges du mystère, ces membres sont les plus secrets qui puissent exister. Mais on sait une chose à propos d'eux: ils sont complètement malades. Ils peuvent aller trop loin pour obtenir ce qu'ils désirent. Ce sont principalement des gens trop ambitieux, et trop flemmards. Ils s'amusent pour s'assurer un avenir radieux. Pour eux, ce n'est qu'une activité, un divertissement. Ce n'est qu'un jeu. Mais en tireront-ils uniquement du plaisir ?

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HORS JEU ~ INFORMATIONS
prénom Baptiste pseudo Marzipan pays France où avez-vous connu le forum? Bazzart présence ça dépend des jours suggestions ou commentaires une chatbox, peut-être ? Après c'est qu'un plus, le forum est déjà assez parfait    type de personnage inventé avatar Alexander Ferrario groupe spectateur

Je suis un alligator et je marche, mais je rédige surtout mon histoire. UC.