Quel genre d'élève êtes-vous ?
Milan est un bien-né. D'aucuns diraient encore que c'est un nanti. La faute aux professeurs particuliers, aux écoles privées prestigieuses. Sa faute, aussi, d'être un avide et d'avoir cultivé une connaissance plurielle. Voilà ce qu'il est : de ceux qui cumulent, accumulent, le savoir pour le savoir. C'est un acharné, ayant quitté la Mère Patrie dans le but d'accéder à l'une des meilleures universités du monde. Stanford. Alors il se disperse dans les filières, s'intéresse à toutes les conférences, allant du droit de l'urbanisme jusqu'à l'éthique. Il sait déjà qu'il dépensera sa vie dans la recherche. Le biomimétisme, c'est d'abord une affinité. Le reste, des opportunités.

Que font vos parents ?
Son père, le biélorusse Vladislav Vujović, est un industriel du tabac et de la pétrochimie, deux produits à fortes exportations. Il est classé dans les cent premières fortunes du pays, grâce au partenariat russe. Si cela ne tenait qu'à lui, il se tournerait plutôt vers le marché ouest-européen. Ce qui n'est pas le cas de son épouse, Natalja Vujović, russe de naissance. Elle est notoirement partisane du président de la Biélorussie, Loukachenko.

Pouvez-vous nous dire quelque chose sur votre famille ?
Milan parle peu, voire pas, de sa famille. Certains prennent cela pour de la honte et d'autres pour de la pudeur. Lui protège plutôt la question comme un secret, une chose précieuse, un diamant brut. Quelque chose, surtout, qui n'appartient qu'à lui. De ceux-là, accepterait-il de dire à leur sujet, il faut seulement savoir que c'est ma famille. C'est tout.

Racontez-nous une anecdote de votre vie.
Milan se souvient de la première fois qu'il a foulé le sol américain. C'était, enfin, l'Occident. C'était aussi la première fois qu'il quittait la Biélorussie. Et ce fût une libération. Comme de savoir que les choses seraient différentes, à l'avenir. Il était alors escorté de son père, et de l'un de ses frères, tous deux pour le mettre en garde. Milan se souvient bien de la peur biélorusse, soviétique, des Etats-Unis. La peur de l'étranger. De la diversité. Pourtant, il était à sa place. A l'aéroport, puis dans le taxi, puis à bas des buildings. Il n'y en avait pas de semblables, à Minsk. Il n'y avait rien de semblable nulle part. C'était alors la première fois qu'il tombait amoureux.

Parlez-nous de vos inspirations et de vos ambitions ? Pour quoi vous levez-vous chaque matin ? Qui désirez-vous devenir ?
Obtenir sa carte de résident permanent puis être naturalisé. Milan vit ses études, ses recherches et son acharnement, comme un rite de passage, un test qu'il faut passer avec succès. Démontrer son talent. Valoriser sa connaissance. Un sésame qu'il pourrait obtenir par le biais d'un emploi ou d'un mariage. Mais il sera un jour Nobel. Ou un grand spécialiste. Et, ce jour-là, les USA le feront d'eux-mêmes citoyen. Le grand rêve de Milan est d'être assimilé - détruire le biélorusse pour bâtir l'américain.

Vous avez sûrement entendu parler de Virtus Vincit. Qu'en pensez-vous ? Et jusqu'à où êtes-vous prêt à aller ?
Stanford, c'est un tout. C'est l'université. C'est aussi le campus. Et encore Virtus Vincit. C'est savoir que c'est l'excellence. C'est savoir que sa vie devra passer par là. C'est savoir qu'il est prêt à tout. C'est savoir qu'il n'a rien à perdre. Et, d'ailleurs, tout l'y conduit, l'y précipite.

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HORS JEU ~ INFORMATIONS

prénom milan. pseudo malboro. pays france. où avez-vous connu le forum? sur bazzart. présence quotidienne, chef, oui, chef. suggestions ou commentaires je me prosterne, c'est plus constructif, pas vrai ? type de personnage scénario. avatar benjamin eidem. groupe niveau 0.

Son nom complet est Maksimilan Vladislavitch Vujović, un patronyme légèrement surfait pour Stanford et les USA selon lui. + Il a appartenu, un an durant, à l'organisation biélorusse Zubr, une association pro occidentale et dirigée contre le président Loukachenko. + S'il a été libre d'étudier aux Etats-Unis, c'est en partie pour ça. + C'est aussi parce qu'il a deux frères aînés, bien plus capables qu'il ne l'est de reprendre l'industrie de leur père. + Il n'a pas l'intention de retourner en Biélorussie. Jamais. + Il entend obtenir sa carte de résident permanent au nom de sa contribution scientifique, un jour. + C'est le psychologue américain Lawrence Kohlberg qui a initié sa passion des USA avec sa théorie du développement moral - un ouvrage frappé de censure, ce qui a largement encouragé son intérêt. + Il est autodidacte en mathématiques, en Droit et en Histoire ; s'il est loin de l'excellence, tout ce qui recoupe le biomimétisme lui est familier. + Sa définition de l'Art se résume au mot futile. + Milan est engagé, depuis ses dix-sept ans, par des fiançailles, ce qui n'a de valeur qu'en Biélorussie. + Il appartenait au Government and Politics Club durant ses deux dernières années de Bachelor. Après avoir fait scandale lors d'une conférence, on l'a gentiment remercié. + Milan aime l'empirique. Exclusivement l'empirique. Ce qui ne l'empêche pas d'être chrétien - il n'entre jamais dans une église américaine, car il est chrétien orthodoxe. + S'il s'est associé au Big Ideas club, c'est principalement pour ses ressources technologiques et ses idées dans le domaine bio-médical. + L'un de ses rêves - ridicules aux yeux de beaucoup - est de rencontrer Roland Rich, directeur du Fonds des Nations Unies pour la démocratie. + Il est entré célibataire sur le campus, il l'est demeuré depuis. + Il parle le russe et le biélorusse ; il a appris l'anglais de lui-même ; et il entend parler allemand et arabe avant de quitter Stanford. + Dans sa famille, on approuve peu son appartenance à l'équipe masculine de water polo ; les termes sport de femme ont déjà été prononcés et ce ne sont que les plus mesurés. + Il est de toutes les fêtes du campus, des plus modestes aux véritables bacchanales ; ce n'est pas franchement son élément, plutôt de l'intégration passive. + Il ne comprend pas qu'on ait des animaux de compagnie ; il répète constamment que quand on y réfléchit un peu, c'est quand même bizarre d'avoir une chose animée qui dort dans ton canapé et que tu vas jusqu'à promener. + On lui a prêté une relation sentimentale, sinon sexuelle, avec l'une de ses professeurs qui est, depuis, devenue sa directrice de thèse. + Il n'est pas du genre à démentir.