Assise au beau milieu de l’amphithéâtre, tu contemples, seule, l’architecture et la structure de  cette salle circulaire et des gradins. Tu as cette chance d’être l’unique personne à squatter les lieux. Cet endroit peut accueillir plus de huit cents étudiants. Toi tu n’as pas vraiment l’occasion de venir dans ce genre d’amphi, dans ta filière vous n’êtes qu’une petite vingtaine, une salle de classe classique suffit à tous vous loger. Du coup, comme tu n’as pas vraiment l’opportunité de venir ici via tes cours, tu le fréquentes en dehors des cours. T’es d’ailleurs venue ici avec pour objectif de bosser tes cours, enfin rédiger une putain de dissertation. C’est pour demain. T’es en retard, pour changer. Tu sors tes affaires, la salle est tellement grande et peu meublée qu’elle raisonne énormément. Tu ne sais pas trop pourquoi tu t’installes ici alors que dehors il fait plutôt bon vivre. Tu t’es dis que tu serais moins tentée de ne rien faire, moins tentée de faire la sieste au soleil. Sage décision… ça ne te ressemble tellement pas. D’ailleurs, ni une ni deux tu abandonnes l’idée de travailler et tu sors ton portable. Ton vieux GSM que tu as depuis bien quatre ans, il tient encore le coup. Il est comme toi, vieux jeu et démodé, t’en as conscience mais t’en as rien à foutre. Toi ton portable il tient plus de quatre jours sans le recharger ; quand tu penses qu’un smartphone a besoin d’être chargé au minimum tous les jours si ce n’est pas toutes les heures, ça te donne pas envie de t’emmerder avec ce genre de gadget. Avec ton portable tu peux appeler et envoyer des messages, c’est tout. Finalement, le but premier d’un téléphone quoi, pour aller sur internet t’as d’autres moyens. T’es d’humeur joueuse, puis soudain tu penses à aleks. Ne cherchez pas le lien entre ces deux envies soudaines, il n’y en a pas spécialement. Tu ne sais pas en quel honneur, peut-être ta libido qui se réveille, mais t’as envie de l’appeler, t’as envie qu’il ramène son cul par ici. Il est surement en cours, ou occupé à faire autre chose, tu ne connais pas sa vie dans le fond, tu ne sais même pas quelles sont ses fréquentations. Comme beaucoup de choses, tu t’en fiches. T’as pas besoin de savoir ça pour avoir envie de le voir.. ou avoir envie de lui tout bêtement. Putain le sexe, toujours le sexe. Avec lui c’est.. différent, c’est pas commun. Impossible de le mettre dans le même panier que les autres, c’est inexplicable, c’est plus qu’un bon coup. C’est la séduction, la tentation, le mal. Tu l’appelles. Il ne répond pas. connard. Tu décides donc de lui écrire un message, acharnée la meuf.

tu choisis, tu viens maintenant ou je fais l'amour avec quelqu'un d'autre.
vyx, amphi.

Les cours venaient de reprendre, t'avais ton emploi du temps. Il était plutôt chargé cette année, ça te faisait sourire. Tu souriais au savoir, à l'apprentissage. Tu souriais à l'histoire, aux futures connaissances. Et ça te plaisait, tout ça. Tout ça, c'était ce qui te donnait des frissons. Malgré tout, tu soupirais un peu. Ouais, t'aurais moins de temps pour t'entraîner au water-polo. C'était ton sport, ta raison de te lever, c'était ton passe temps. L'eau, ton élément. T'étais le poisson, t'étais le corail, t'étais la sirène ou peut-être l'huître. Dernière année pour valider ton master, tu ne devais en aucun cas négliger tes études et encore moins le sport. Grâce à cela, tu pouvais te permettre d'étudier à Stanford. Tu travaillais également, c'était nécessaire. La fatigue sur les épaules, le poids des responsabilités qui menaçaient de détruire ce château de cartes. Ce château de cartes que tu avais construit au fur et à mesure des années. A tout moment, il pouvait s'écrouler dans un bruit sourd. Le bruit de la défaite, l'écroulement des efforts. Interdit, t'essayais de le coller à tout jamais. C'était ton équilibre, ta raison de vivre. T'étais prêt, prêt à redoubler d'efforts. Toujours plus. Le sourire aux lèvres, tu quittais ton première cours de la journée. Tu n'avais plus rien, étonnamment, tu ne reprenais qu'à dix-sept heures. Assis dans l'herbe, tu relisais tes premiers cours. Tu profitais de la chaleur. Ton téléphone bipait, il était pas récent, il était peut-être trop abîmé. Mais il fonctionnait. Vyx Tu souriais, tu soupirais. C'était une bonnet une mauvaise nouvelle. Vyx, Vyx... Et Cassie ? Qu'importe. L'envie de retrouver sa peau, de caresser ses cheveux, le plaisir de la sentir se cambrer, le regard enflammé. Tu avais le temps, malheureusement, tu avais le temps. Et l'envie. Ni une, ni deux, tu remballais tes affaires dans ton sac pour partir à l'assaut de l’amphithéâtre. Il y avait plusieurs salles. Ces salles que tu parcourais des yeux, tu la cherchais. Elle et son corps, elle et sa gueule d'ange sale. Puis tu la trouvais là, là prête à se faire cueillir. Encore une fois. De tes grands yeux, tu te passais une main dans les cheveux en descendant les marches qui vous séparez. Tu lançais dans l'air d'une voix détachée "J'ai pas pris la peine de te répondre, j'espère que l'attente t'as pas été insupportable." Tu souriais, tu la détaillais. Elle était bonne, Vyx. Putain ouais, elle était bonne.