Tu t’mets à bailler, puis tu t’étires. T’es affalé sur ton canapé, comme une grosse masse, seul dans ce grand appartement que tu partages avec ta meilleure amie, qui est aussi ton ex. Elle, elle n’est pas là, elle doit être dehors, elle t’a pas vraiment dit. Après tout, elle n’a aucun compte à te rendre. Mais toi, tu jouais tranquillement à la Play, avachi comme un gros sac, des chips à ta gauche et du coca à ta droite, la clope au bec. Tu finis donc par te lever, parce que tu dois bouger, et tu t’remets les cheveux en place, avant de trainer des pieds jusqu’à ta chambre. T’es en mode flemmard, aujourd’hui, et le programme que tu viens de te prévoir te convient tout à fait. T’enfiles un T-shirt simple, ainsi qu’un short, des mocassins, et tu retournes te coiffer une nouvelle fois dans la salle de bains. Tes cheveux sont sacrés, et t’aimes pas sortir avec un semblant de coiffure. Une fois prêt, tu sors de l’appartement, et tu prends ta voiture, direction l’appartement de Janis.

Le chemin, tu le connais par coeur. Ca fait des années que tu l’empruntes, et même bourré - ce qui arrive souvent - tu pourrais retrouver l’emplacement de son appartement dans Palo Alto. C’est un peu comme un automatisme, en fait. Il t’est même arrivé une fois d’essayer d’entrer tes clés dans sa porte après une nuit de fête, pensant que tu étais chez toi. T’es enfin garé devant chez elle, et tu sors de la voiture, un peu plus enjoué maintenant. Et tu montes jusqu’à son appartement, tu sonnes, t’attends. Elle ne met pas très longtemps pour ouvrir, et un énorme sourire vient se dévoiler sur ton visage, alors qu’elle te saute au cou, te couvrant de baisers. Tu t’mets à rire, forcément, et tes bras encerclent son corps, la soulevant du sol en la faisant tournoyer un peu. « Salut mon bébé à moi ! » A ton tour de déposer un baiser sur son front, avant de reposer ses pieds sur le carrelage. Puis, tu la suis, jusque dans sa chambre, découvrant les quelques préparatifs qu’elle avait fait. « T’as assuré ! » Tes lèvres se reposent une nouvelle fois sur la peau de son visage, et tu sautes sur le lit en riant comme un vrai « Nickel, maintenant que je vais avoir le meilleur des massages du monde ! » Et sans plus attendre, tu retires ton haut, le balançant en boule sur la chaise de son bureau. T’as aucune gêne, et puis de toute façon, on a l’habitude de te voir avec très peu de vêtements. « Et toi bébé ? », rajoutes-tu en t’allongeant sur le ventre, déjà en position pour ton petit moment de bonheur.