(+) owen
he's a magic man
cold late night so long ago, When i was not so strong you know, A pretty man came to me Never seen eyes so blue. I could not run away It seemed we'd seen each other in a dream. It seemed like he knew me, He looked right through me.
Les heures s'enchainaient et la paresse pouvait maintenant se lire sur mon visage poupon. Rien ne m'aurait semblé plus beau qu'une sonnerie annonçant la fin des cours. Je venais de chanter ma dernière composition, et de toute évidence, les compliments de 'madame le professeur' comme elle aimait bien qu'on la surnomme, n'étaient pas suffisant pour captiver pleinement toute mon attention. Oh, j'étais déjà loin, le cils battants, au bord de la mer, oui. J'avais envie d'un peu de bon temps. Peut-être devais-je aller faire un tour du côté de la piscine ? La chaleur me semblait insoutenable, c'était bien vrai. Cependant je ne savais pas franchement ce qui me retenait de mettre les voiles. J'étais une bonne élève, oui, je clamais même être la meilleure de ma promotion. Oh, peut-être ne l'étais-je pas totalement, mais il était certain que je n'en étais pas si loin que ça. J'avais noué mes cheveux en une longue natte, dévalant mon arrête dorsale pour se caler bien plus bas, contre mon fessier. La sonnerie venait de retenir, et je sentais cette vague d'air frais s'emparer de mon corps, comme si ce simple bruit pouvait réveiller de multiples frissons, des sensations que rien ni personne n'étaient pourtant capable de me faire ressentir. Mes cahiers de notes en mains, je pressais ainsi le pas, regard rivé sur ma dernière note, un A+, évidemment. Je n'étais pas particulièrement fière de moi, non, cela me semblait tout à fait logique, et puis, je n'étais habitué à rien d'autre. Mes jambes de danseuse s'évadaient le long des carreaux, longeant les couloirs de l'université sans réellement faire attention à ce qui pouvait bien me faire obstacle. Et pour cause, puisque je m'étais prise de plein fouet ce garçon là, Owen. Confuse, mes prunelles émeraudes avaient un court instant rencontrés l'océan des siennes, avant de m'accroupir pour ramasser mes bouquins. « Regarde où tu vas la prochaine fois. » que je râle. Bien évidemment, j'avais conscience d'être celle qui était en tord dans cette histoire, mais ça n'était qu'une excuse pour échapper aux griffes de son regard. Oh, il était beau son regard, toutes les filles en tombaient amoureuse. Mais je ne voulais pas être de celles qui se permettaient ce genre d'écart. Me relevant, je contournais ainsi le jeune homme et décidais d'accélérer le pas. (...) J'avais réellement besoin de décompresser, oh oui, alors, déposant mes affaires dans le vestiaire pour filles, j'avais fini par enfiler mon maillot de bain, détachant ma natte pour laisser mes longues mèches respiraient alors que je m'avançais déjà vers le bord du bassin. Pleine de grâce, j'exécutais un plongeon, laissant l'eau s'éprendre de mes moindres pores. Oh, j'étais détendue, là, portée par un silence doré. La piscine, elle, était étrangement vide. Il faut dire qu'en un vendredi soir, les étudiants préféraient bien souvent quitter l'université. Reprenant ma respiration, ça n'était que quelques secondes plus tard que mon regard s'était posé sur cette silhouette, là, tout près du bord, à un mètre à peine de ma position. « Tu m'as suivi ? » j'étais un peu perdue pour le coup. Qu'est ce qu'Owen pouvait bien faire dans le coin ? Peut-être venait-il simplement me rendre des comptes ? « Oui, je sais, c'était ma faute dans le couloir, je n'aurais pas du te parler de la sorte. » je calais une nouvelle mèche derrière mon oreille, osant un nouveau regard dans sa direction. Bon, et maintenant, il comptait rester ou avait-il eu ce qu'il souhaitait ?

Oh, peut-être n'étais-je pas tout à fait correcte avec ceux qui m'entouraient. Peut-être ne faisais-je pas attention aux détails, oui, peut-être même n'étais-je simplement pas assez intéressée. La vérité était que je n'en savais rien. Il m'arrivait parfois de me demander ce qu'il pourrait bien se passer si par inadvertance je faisais tomber le masque. Si celui ci s'effriter devant le premier inconnu, et que son simple regard suffisait à me transpercer de toutes parts. Probablement perdrais-je mes moyens, oui. Je ne savais pas si j'en succomberais, mais il était certain que je ne saurais comment gérer la situation. Je n'aimais simplement pas les imprévus. Pourtant, il n'y en avait toujours que trop, même pour quelqu'un comme moi qui aimait planifier les moindres détails, ne laissant aucun hasard se mettre en travers de mon chemin. Oh, on pouvait le dire oui, que j'étais parfois un peu trop ordonnée. Un peu trop carrée. Un peu trop ennuyeuse. Et peut-être n'étais-je en réalité pas ce que je prétendais être. Je n'en savais rien. Je ne voulais pas savoir. Oui, j'étais bien là, voilée de mon inconscience, comme si rien ne pouvait jamais m'atteindre, ce qui était faux, bien évidemment. Pourtant, j'avais tout de même choisi la facilité, me détournant du corps de ce garçon pour appuyer un peu plus mes talons contre le sol. Tap, tap, tap, à toute vitesse. Oh, on aurait facilement pu me prendre pour une gazelle, à gambader de la sorte. J'avais finalement choisi de trouver repos à la piscine. Piscine qui était d'ailleurs étrangement vide, comme si tout le monde s'était mis d'accord pour me laisser seule avec moi-même. Je n'allais pas m'en plaindre, loin de là, de toute façon il était évident que je ne risquais rien, comme vous l'aviez compris, aucune erreur n'était permise, et il était certain que je n'étais pas du genre à me noyer, là, seule. Pourtant, cette sérénité avait bien eu vite fait d'éclater en mille morceaux. Et mon bourreau, ou du moins, je voulais le croire, se tenait juste ici, à un mètre à peine de moi, me surplombant de toute sa hauteur, comme pour marquer une certaine supériorité. Du moins c'est ce que je comprenais. Chaque geste pouvait être décrypté et interprété à l'infini. « peut-être bien » reprit-il en un sourire, alors qu'une moue -presque- agacée s'esquissait sur mon visage. C'était donc des excuses qu'il souhaitait ? Eh bien, je pouvais facilement lui en donner, oui, maintenant qu'il n'y avait plus aucun témoin pour les entendre. Je n'étais pourtant pas le genre de fille à s'aplatir facilement, tout le monde le savait, et lui le premier. Mais il ne s'agissait pourtant en aucun cas d'un signe de faiblesse, non, c'était simplement pour lui donner une nouvelle raison de faire demi tour. « en effet, je t'ai rien fait, à ce que je sache. pourquoi m'en vouloir à ce point ? » mes prunelles se plissèrent un court instant, alors que mon regard se déposait dans le sien, histoire de jauger à quel point il pouvait être sérieux. Réellement, il n'en avait donc aucune idée ? De toute évidence, certaines choses me dépassaient encore, hm. « Oh mais je ne t'en veux pas de quoi que ce soit. » repris-je alors qu'un léger sourire amusé était finalement venu étirer mes lèvres. « Comme tu viens de le dire, tu ne m'as rien fait, et clairement, c'est exactement ce qui me convient. » Si il souhaitait entendre la vérité, toute la vérité, je n'allais clairement pas me gêner pour lui en faire part. Après tout, c'était bien pour cette raison qu'il m'avait suivi non ? « J'ai simplement du mal à te comprendre. » A vrai dire, je ne savais même pas si je voulais réussir à le comprendre. Lui, sa façon de penser, d'agir. Tout ceci ne me ressemblait tellement pas, qu'il m'était difficile d'envisager qu'il puisse être ainsi. Je décidais de m'accouder au bassin, afin de pouvoir discuter avec lui plus distinctement. « T'as toutes ces filles à tes pieds, et pourtant, tu agis comme si tu n'en as rien à faire. » Alors certes, lui et moins avions ce point en commun, il jonglait avec toutes les filles, et je me contentais de repousser la moindre avance. La différence étant que je ne profitais pas du premier inconnu. « T'as peur de quoi, exactement ? » mes prunelles émeraudes s'ancrèrent dans les siennes, comme pour tenter d'en deviner la réponse.