Clope sur clope, verre sur verre, la réconciliation n’a pas que des avantages. Si les temps de guerre apportait la peine et des douleurs camouflables, la paix amène des blessures non-dissimulable de son égo. Elsa a Andy, faut s’y faire. Il a que les bouts quand l’un a des obligations où que les mensonges s’immiscent pour ne pas admettre que l’on se voit en secret. Amour ou haine c’est toujours compliqué et ça n’a de cesse que de tourner dans sa tête. Toujours mentir, c’est pire quand il n’y a vraiment personne à qui le dire. Il ne veut pas lacher le morceau à l’un pour rendre l’autre suspicieux. Risquer de perdre l’un d’eux c’est encore pire. Il a déjà eu le problème une fois, il ne veut pas que ça recommence.  Et pourtant ça le tourmente. Il tourne et retourne le problème. Il aimerait  pouvoir effacer Elsa d’un claquement de doigt, il aimerait pouvoir s’éloigner d’Andy avec la même facilité. Mais ce n’est pas possible. Ils sont là et les mauvaises habitudes se sont enchaîner au bar. C’était le lieu le plus éloigné de ses deux amants qu’il ait trouvé.  Il n’a pas envie de les fuir pour réfléchir. Il ne veut vraiment pas mais céder c’est facile et ça aura des conséquences. Son esprit se coupe en deux. L’un est pour commettre des bêtises auprès de ses amants, l’autre est contre. Et s’il n’en appelle aucun le GSM se retrouve rapidement dans ses mains, l’esprit encore assez clair pour faire un tour sur les réseaux sociaux sans arriver à se décider sur la décision à prendre. Andréa, Elsa ? Ça commence à faire un peu trop de a comme dans Darla. Ça lui fait penser à une chanson mais au vu de son job, elle serait plus à associer à Roxanne qu’aux airs joyeux qui font darlidada.  Ça peut pas être pire, en rajoutant une quatrième personne aux embrouille, si ? Il a fini par composer son numéro pour laisser un sms s’envoyer tout seul. Rien de fou, pas de fioriture, elle doit bien savoir ce qu’il désire ce soir sans être dans l’obligation de lui fournir un dessin. Il a le temps, il attendra le temps nécessaire attablé au bar, surtout qu’il a visé peut-être un peu large. Vingt-deux heure au lieu de vingt. C’est long mais il s’en fout, il veut pas passer pour un désespérer. Déjà qu’il a réussis à se laisser aller pour lui sonner trois fois de suite. Il ne sait pas comment il en est venu à devoir sonner à une prostitué pour se libérer de tous ses problème. C’en est aussi cliché que Roméo et Juliette. Regarde comme je peux te t’oublier vite, j’ai une autre fille à mon bras. Ca lui a juste envie de faire une pause entre les verres pour aller se fumer un joint. Peut-être plus, il n’en a pas tenu le compte. Quoi qu’il en soit à dix heure moins le quart, il était déjà assis à une table près de l’entrée. C’est déprimant quand on est seul et que les yeux n’offrent qu’une visions de corps de femmes dénudés se  déhanchant pour un homme. En cet instant il les jalouses de n’avoir aucun de ses amants à ses côtés pour ces jeux. C’est simplement enviant car il est arrivé à oublier sa compagne pour la nuit. Darla lui est sortie de la tête ou presque. Un regard distrait vers la sortie et la porte lui laisse entrevoir le corps vaguement connus. Jack l’a regarder chercher un peu avant de lui adresser un vague signe de la main, offert avec un sourire.  Il a attendu qu’elle le rejoigne avant de se laisser tenter par une proposition dont il n’a pas l’habitude, de peur de se faire voir.

« Tu veux boire un verre avant d’y aller ? »

Après tout quoi de mieux pour faire passer la future gueule de bois qu’un autre verre ? Elle doit savoir comme lui qu’il offrira la consommation. C’est lui qui est en manque de compagnie de toute manière. Les questions ne sont là que pour espèrer faire la conversation un peu plus facilement que les dernières fois, même s’il n’est pas forcément en état d’en tenir une longue. Il sait bien qu’elle ne parlera pas ouvertement d’elle.

« Tu as trouvé facilement ? T’avais rien de prévu ? »

Payer pour un ami, ça serait revenu au même. Ami en vente qui ne lâchera aucun mots à ses connaissance sur son état de pensés ou ses problèmes de cœur. Il aura la chance d’éviter un nouveau faux pas d’Andréa pour Elsa de cette manière. Parler d’amour sans créer de jalousie ou avoir peur d’être jugé.

S’il avait fait attention à l’heure, il aurait sûrement pensé à Elsa et sa devise de la femme qui sait se faire désirer, au vu de son léger retard. Il est pas apte à se concentrer sur ce détail et pourtant elle lui vient quand même à l’esprit. Sûrement la simple présence de ses cheveux blonds. Au moins elle ne pourra pas le faire penser à Andréa… A moins que cette évocation en soit le signe contraire ? Comment voir Elsa sans Andréa quand ils forment le noyau de ses problèmes. Il a pas dû assez boire. A moins qu’il ne l’ait trop fait. Aucune idée… Proposer un verre c’est pas intelligent mais il le fait quand même. Ca la décoincera peut-être un peu pour lui offrir une conversation digne de ce nom. Plus qu’une phrases avec quelques mot cèdé malheureusement par obligation. Elle lui donnerait presque l’impression d’être fausse dans son silence. Il a l’impression que ses paroles deviennent des ordres quand ils atteignent les oreilles de la jeune femme. C’est gênant. On dirait vraiment qu’elle ne voulait pas être ici et qu’il a bien sorti les billets verts pour ça. Se dire qu’il fait ce qu’il est en train de faire, c’est gênant ouais.

« T’es sûre ? Un verre de plus ou de moins, ça change rien pour moi. »

Il lui offre un sourire un peu plus amical. Leur relation est trop froide pour lui, c’est pas l’alcool qui lui fait changer d’avis. Et pourtant il est là depuis longtemps car si elle sent bon le parfum, lui doit bien puer les odeurs de bars à force d’avoir laissé les heures défilés. Dans le fond, il s’en fout.

« Je te prends quand même un truc à boire ? Tu veux quoi ? »

Peu importe sa réponse, une bière ça met pas longtemps à se descendre et ça l’emportera un peu plus loin de l’idée que les heures en charmante compagnies sont payantes. Ca le torture pas mais ça fait pas partir la gêne qu’il n’arrive pas à dissiper. Même avec des questions connes pour tuer le silence. L’excès d’alcool et l’attente au bar lui offriront peut-être plus de liberté et lui permettront peut-être de changer d’attitude en se rapprochant plus d’elle, dans les lieux publique. Il garde ses distance, il n’y peut rien. Il ne veut pas être comme les autres, il a ce besoin d’être différent comme avec Elsa et Andréa. Il a besoin qu’on s’en souvienne quand on fait les choses les plus simples. Il veut marquer les esprit, de peur de se faire remplacer ou avec Darla, oublier. C’est con et pourtant c’est un besoin essentiel. C’est pas pour rien que même dans ses conneries, il se fait remarquer. Une petite trace de son être dans des mémoires inconnus. Seulement de quoi exister autrement qu’au travers des yeux de ses deux amants. Avoir quelqu’un ou quelque chose sur lequel se rattraper quand ils apprendront la vérité et le pousseront hors de leur couple. Il n’arrive même pas à se défaire complètement de leur image en se rasseyant à la table. Il se contente pourtant de faire comme toujours, en lui offrant un sourire lorsque la boisson atterrit devant elle.

« Mademoiselle est servis. Mais t’es pas obligé d’accepter tout ce que je te propose, tu sais. »

En réalité, il demande plus une amie dont on peut se débarrasser le lendemain matin qu’une fille à mettre dans son lit, même si elle assez séduisante pour que l’idée fasse plus qu’effleurer son esprit de petit pervers en herbe.