MILA ET SULLI
dear friend, come to me and let's share a moment of pure silence.

Le message texte est envoyé rapidement, le temps que mes doigts pianotent sur le clavier tactile de mon téléphone portable. Quelques minutes plus tard, je reçois la réponse de Mila, souris ; elle dit qu'elle me rejoindra à la baie. Quant à moi, j'y suis déjà depuis une heure. Depuis que les derniers cours de la journée sont terminés. Les pieds dans l'eau, installé sur l'un des pontons, je regarde les windsurfers qui évoluent sur les flots dans des mouvements tantôt souples, tantôt mal assurés. Derrière moi, les jeunes s’époumonent, éclatent de rires plus tonitruants les uns que les autres. Devant moi, ils s'amusent et se poussent dans l'eau salée. Les bruits emplissent mon esprit, font taire les responsabilités, les activités qui, bientôt, seront partie intégrante de ma vie. Et je sais que je ne suis pas le seul ; c'est bien pour cela que j'ai invité Mila à me rejoindre. Nous sommes si ressemblants que je me demande parfois si nous n'avons pas un peu de sang en commun. Bientôt, je sens une présence familière dans mon dos. C'est inexplicable, mais je la sens vraiment. Je sais qu'elle est là. Je tourne la tête, mes yeux tombent sur son visage et je lui adresse un sourire. "Mila." fais-je en me décalant pour lui laisser une place à mes côtés. "Bonne journée ?" Je la regarde et, sincèrement, je ne me souviens plus de notre rencontre. Je ne me souviens pas de la première fois que mes yeux se sont posés sur elle, tant notre amitié me paraît naturelle. Comme si elle avait toujours fait partie de ma vie. C'est agréable. Reposant. Je n'ai pas besoin de masque. Avec Mila, je ne suis ni le sportif, ni l'étudiant. Juste Sulli.

MILA ET SULLI
dear friend, come to me and let's share a moment of pure silence.

Je venais de terminer un cours d’allemand. J’étais très heureuse de recommencer à pratiquer cette langue que j’aimais tant. C’était devenu une seconde nature pour moi. Ca ne faisait que s’ajouter à l’anglais, le français et le danois que je connaissais déjà. En entrant dans ma chambre universitaire, je m’aperçus que ma colocataire n’était pas là. J’ôtais alors mes bottines ainsi que mes chaussettes avant de m’allonger sur le lit. Les yeux clos, je me sentais enfin tranquille, loin du brouhaha. Cette période était le calme avant la tempête. D’ici quelques jours, les entraînements de Lacrosse et les réunions du C4C reprendraient. De quoi me maintenir occupée. Il était clair que je n’avais pas le temps de m’ennuyer mais c’était crevant par moment. Mon portable se mit à vibrer dans la poche avant droite de mon short en jean. J’y plongeais la main afin de l’en sortir. Ah tiens, un message de Sulli. Il s’agissait d’un ami proche. Il était celui avec qui je m’évadais. On allait souvent dans des endroits reculés afin de se ressourcer au calme et de partir loin de toutes nos activités. Nos retrouvailles étaient toujours l’occasion d’un certain répit. J’acceptais de le rejoindre à La Baie, ce lac salé, petit coin de paradis de Palo Alto. J’enfilais mon maillot de bain, histoire de bronzer un peu. Le temps était magnifique et il faisait chaud, alors je comptais bien en profiter. Après avoir pris ma voiture, j’arrivais sur place. Je le trouvais facilement car il était à l’endroit habituel. Il se retourne vers moi, comme s’il avait prédit que j’étais là et je lui souris. Sulli, ça fait un bail ! Et oui, l’été, chacun repartait chez lui alors on ne se revoyait pas ou alors, une fois pour une occasion particulière. Il se décala pour que je m’asseye. Je quitte alors mon tee-shirt pour ne garder que mon haut de bikini. Oui, une bonne journée mais je suis encore plus contente de te voir. Autant profiter du répit qu’on nous accorde avant la reprise des activités. Il était bien placé pour savoir de quoi je parlais, lui le surbooké n°2.