Vi Cobb STANFORD UNIVERSITY MEMBERPseudo : aeroplane, alex. Messages : 117 Avatar : alexia. © crédits : aeroplane.
| Sujet: make me an angel that flies from montgomery (+ milan) Jeu 22 Mai - 17:40 | | (+) milan make me an angel that flies from montgomery If dreams were thunder And lightning was desire. This old house would've burned down A long time ago. J'aurais pu me repasser cette scène quelques centaines de fois avant de réaliser à quel point elle pouvait être banale. Pourtant, rien n'était jamais totalement normal à mes yeux, oh non, et j'aurais probablement pu me trouver des milliers de raisons pour m'échapper de là. Oh, je le sais bien, vous ne devez probablement pas tout saisir, laissez moi donc vous introduire comme il se doit cette histoire qui, j'en suis certaine, saura vous déconcerter au moins autant que vous attendrir. Il devait bien être midi trente lorsque l'horloge s'était enfin décidée à raisonner. Ces cours de piano ne cesseraient décidément jamais de m'ennuyer. Il fallait bien avouer que pour quelqu'un qui savait parfaitement en jouer depuis l'âge de cinq ans, revoir encore et encore les bases n'était en réalité pas aussi passionnant qu'on pourrait le croire. J'avais choisi de quitter la classe avec quelques filles du même cours. Je ne les connaissais pas réellement, mais ne me voyais que trop mal prétendre avoir autre chose à faire, alors que mon estomac leur criait le contraire. J'étais prise au dépourvu. C'était toujours ainsi, de toute façon, et puis je n'allais pas fuir une quelconque compagnie, juste pour terminer ce bouquin qui me semblait pourtant si passionnant. J'étais à cours d'excuses, là, avec ma petite salade et mes couverts en plastique. Alors, je me mordais la lèvre inférieure, mes billes émeraudes s'attardant sur les lèvres de mes camarades, comme pour deviner la suite de leurs paroles. Oh, oui, c'est qu'elles parlaient, et bien plus que moi, mais au fond, il ne s'agissait là que d'une sorte d'accord. Vous savez, elles avaient l'occasion se déballer tout ce qu'elles avaient à dire, et moi, je n'avais pas besoin de lâcher ne serait-ce qu'un seul mot. Quelques hochements de têtes, quelques sourires et le tour était joué. Rassurez-vous, mon histoire n'est pas aussi inintéressante qu'elle peut actuellement vous le paraitre, ou du moins, tout dépend du point de vue sous lequel on se place. Elles voulaient donc manger au main quad, là, sur leur carré d'herbe habituel, et j'avais choisi de ne pas contredire cette pensée, prenant place en tailleur, accompagné de mon short, réunissant mes cheveux sur l'une de mes épaules. Ma salade me paraissait bien maigre maintenant que je l'avais sous les yeux, et je pensais un instant à une nouvelle raison pour m'enfuir. Peut-être même pourrais-je aller piquer un bout de pain à la cafétéria ? Personne n'y verrait que du feu. Pourtant, je n'avais simplement pas trouvé la force de prendre la parole, comme si placer ne serait-ce qu'un murmure pourrait être mal vu. La jolie brune aux yeux en amandes nous parlait maintenant de son copain, un certain Jess, et je me demandais une fraction de seconde s'il s'agissait réellement d'un prénom masculin. Une pensée de trop, probablement, qui fut d'ailleurs bien vite chassée par une présence frôlant mon épaule. Mes prunelles avaient alors vagabondé vers cette silhouette. Oh, il s'était serré mon palpitant, là, prisonnier dans ma cage thoracique. Il était tout près, là, à quelques millimètres, moi qui étais pourtant habituée à l'observer de mon perchoir. Je tentais tant bien que mal de taire ma curiosité, l'étouffant avec une nouvelle feuille de salade, alors que ma discrétion s'envolait sous un nouveau hurlement de mon estomac. J'étais gênée. Oh, les filles faisaient bien de ne pas y prêter attention, et peut-être n'était-ce que le retour de mon absence de paroles. Mon épaule avait pourtant longé le bras de cet inconnu, sans que je ne le veuille réellement. Une histoire des plus futiles, certes, mais qu'est-ce qu'elle était troublante.
|
|