LIEN AVEC JIDEONde son point de vue
Tu m'as encore piqué une chemise ? Oui, elle t'a encore piqué une chemise. D'ailleurs, elle est assise sur ton lit, en ne portant rien d'autre que ledit vêtement. Elle mange à même le pot de pâte à tartiner et te regarde en souriant bêtement. Tu peux pas t'empêcher de la trouver magnifique, sublime même. Et puis, tu secoues ton visage. Il s'agit de Lizbeth, tout de même. Tu la rejoins sur le lit et lui prend des mains le pot de pâte à tartiner dans lequel tu plonges ta cuillère. Vous riez, vous vous chicanez. Au fond, entre vous, ça a toujours été ainsi. Tu l'as rencontrée sur le campus l'année passée. Sa beauté et sa candeur t'avaient fait forte impression. Dans le groupe des étudiants actifs pour les droits des LGBT, t'avais pas pu t'empêcher de la remarquer... Elle, ses grandes idées et ses idéaux qu'elle défendait avec ardeur. Vous vous étiez parlé, vous aviez beaucoup partagé. Jusqu'à votre bisexualité que vous assumiez complètement. Et puis, l'année passant, tu l'avais quittée pour les vacances d'été mais tu te réjouissais déjà de la revoir. Entre elle et toi, ça a toujours été comme ça. Elle te manque quand elle n'est pas là mais t'insupporte quand elle reste trop à tes côtés. Elle te pique tes fringues et s'invite même parfois à dormir dans ton lit. Tu ne l'embrasses jamais sur les lèvres, pourtant ce n'est pas l'envie qui te manque. Tu n'effleures jamais sa peau nue, même lorsqu'elle se met en sous-vêtement dans la salle de bain. Vous avez déjà vécu beaucoup de chose, elle sait tout de toi, tu sais tout d'elle. Et vous profitez de votre relation sans trop vous poser de questions. Pourtant, depuis la reprise, tu peux pas t'empêcher de remarquer certaines choses chez elle que tu ne voyais pas avant. Sa façon de se maquiller, de se coiffer, sa façon de te regarder avec cet air infantile et ses grandes yeux. Et plus les jours passent, plus tu la regardes différemment. Parfois, il t'arrive même d'avoir envie d'elle... Et c'est généralement quand ça t'arrive que tu la fuis. A quoi tu penses Garlin ? Pris sur le fait, tu la regardes avec trop d'insistance. Tu secoues ton visage et t'empourpres. La bourde ! Tu lui donnes le pot et te redresse. A la reprise, à rien d'autre... Tu m'en poses de ces questions ! J'vais me doucher... Et te fuis.